1. Faire face au vertige
Prendre conscience que l’on subit des violences conjugales peut laisser une sensation de vertige abyssal, placer face à d’innombrables questions toutes plus angoissantes les unes que les autres, d’autant plus si la personne a des enfants ou est en situation de vulnérabilité financière ou administrative (titre de séjour, visa, etc.).
2. Voir les conséquences
La prise de conscience est loin d’être facile.
Que vous acceptiez de reconnaître ou non que vous avez été victime ne change pas les lésions, les conséquences des violences conjugales. Elles sont là, certaines sont visibles, d’autres sont invisibles.
3. Imaginer
Imaginez-vous mère, ou nounou en charge d’enfant. Un enfant vient de tomber dans les cailloux et s’est blessé le genou et ça saigne. Dans ce cas vous n’hésiteriez pas à nettoyer la plaie avec de l’alcool et du mercurochrome (et autre antiseptique), n’est-ce pas ?
Il en va de même pour soigner les conséquences des violences conjugales.
4. Observer la situation
Dans une situation de violences conjugales, il y a une interaction avec autrui.
Autrui a commis des violences à votre encontre. Et vous restez auprès d’autrui. Car autrui n’est pas n’importe qui. Autrui dit vous « aimer ».
Pendant un temps, vous y croyez et vous passez sur les premières violences. Ce n’est pas seulement l’amour qu’il prétend avoir pour vous mais c’est aussi tout ce que vous voulez construire avec autrui qui est en jeu, un couple, une famille, un cocon, quelque chose de rassurant, vous y tenez et c’est bien compréhensible.
Vous vous dites que vous avez « mal compris », ou que « ça va passer », ou qu’il « va comprendre », ou qu’il « va changer », etc.
Simultanément, vous vous dites que vous « l’aimez » alors vous allez faire « des efforts » et il n’y aura plus de violences.
5. Arrêter le cycle des violences
Mais les violences ne vont pas cesser, elles vont s’exacerber. Si vous avez des enfants, c’est lorsqu’autrui – leur père ou leur beau-père – s’en prendra à eux, que ce sera trop.
Et vous allez trouver un.e avocat.e, un.e docteur.e, une association, du soutien.
Nous sommes là pour vous, lorsque vous serez prêt.e.
Faites-vous confiance, écoutez votre petite voix intérieure qui vous dit « non, ça, ce comportement là, ce n’est pas normal », et allez plus loin et dites-vous « je ne veux pas vivre dans ces conditions », et allez encore plus loin et : protégez-vous. Si vous avez besoin des professionnel.les, nous sommes là.
Je sais que ce n’est pas facile. Cou-Rage.